De quoi s’agit-il ?
L’analgésie intra-techale consiste à délivrer des antalgiques puissants ou autres substances médicamenteuses dans le sac dural au plus près des récepteurs des cordons postérieurs de la moelle épinière, afin de réduire les effets indésirables tout en augmentant l’efficacité du traitement.
A qui cette technique s’adresse-t-elle ?
Cette technique s’adresse aux patients présentant des douleurs chroniques sévères réfractaires aux traitements opioïdes forts ou présentant des effets indésirables importants à ces thérapeutiques. La meilleure indication concerne les patients traités pour des cancers ayant une survie estimée supérieure à 3 mois. Mais ce type de procédure est également utilisé, en pratique, pour des douleurs chroniques, sévères, non cancéreuses et pour lesquelles, aucune alternative thérapeutique ne s’est révélée efficace. Mais il ne s’agit pas là de la meilleure indication de cette technique.
Existe-t-il d’autres indications des pompes implantables ?
L’infusion intra-téchale permet également de traiter la spasticité sévère que l’on peut rencontrer notamment chez les blessés médullaires et dans la sclérose en plaque mais aussi dans l’hypertonie spastique d’origine cérébrale. Le produit utilisé est alors le Baclofène qui permet, lorsqu’il est utilisé par voie intra-téchale, d’obtenir de bien meilleurs résultats que par voie orale avec des effets indésirables nettement moindres.
Quelles sont les contre-indications?
L’absence de coopération du patient, un contexte infectieux, une espérance de vie inférieure à 3 mois chez un patient au stade terminal d’une maladie cancéreuse.
Quelle est la procédure d’implantation?
La décision d’implantation de ce type de dispositif est prise en concertation multi-disciplinaire avec l’aval d’un centre de la douleur. Préalablement à l’implantation, un test d’injection intratechale est réalisé par ponction lombaire ou par un cathéter relié à une pompe externe pendant quelques jours. Si le résultat est probant le dispositif est implanté définitivement.
Un cathéter est implanté, selon des conditions d’asepsie rigoureuse, par voie per-cutanée, dans le liquide céphalo-rachidien entre la dure-mère et la pie-mère et est relié par une tubulure, comportant une valve anti-reflux, à une pompe d’infusion implantée au niveau de la région abdominale en sous-cutané. L’extrémité du cathéter est positionnée entre la 5ème et la 7ème vertèbre.
Quels sont les substances médicamenteuses utilisées ?
Peuvent être utilisés : des opiacés (Morphine ou Hydromoprhone), des anesthésiques locaux, de la Clonidine et du Zinecotide (lorsque les douleurs neuropathiques sont au premier plan).
Pour quelle efficacité ?
Les dispositifs d’infusion intra-téchale permettent d’améliorer la douleur des patients dans 60 à 80% des cas. La qualité de vie s’en trouve également améliorer
Quelles sont les complications que l’on peut rencontrer ?
Les infections et escarres se rencontrent dans 2% des cas. On peut également rencontrer une fistule sous-cutanée de LCR se traduisant par la survenue d’une tuméfaction sous-cutanée. Le risque d’hématome contre-indique l’implantation de ce type de dispositif chez les patients ayant un trouble de l’hémostase et chez les patients sous anti-coagulants. On décrit également des granulomes inflammatoires à la pointe du cathéter. Un dysfonctionnement du dispositif peut être lié à la survenue d’une plicature ou à l’obstruction du cathéter, à une panne de la pompe. Enfin le risque le plus craint est le surdosage pouvant entraîner le décès, d’où la nécessité d’une grande rigueur dans les procédures de fabrication, en pharmacie, des préparations destinées à la voie intratéchale.