La lombalgie est très fréquent dans la population générale et se caractérise, dans la grande majorité des cas, par son caractère bénin, même si cette problématique peut parfois conduire, à un important retentissement fonctionnel dans la vie au quotidien et professionnelle, lorsqu’elle évolue vers la chronicité.
La lombalgie représente un très lourd coût pour la société. Selon le rapport de l’HAS « Pertinence de la chirurgie de la lombalgie chronique de l’adulte« , la lombalgie chronique représente : 6 millions de consultations, c’est la troisième cause de consultation en médecine générale pour les hommes et la sixième pour les femmes ; près du tiers des actes de kinésithérapie ; c’est la première cause d’invalidité chez les moins de 45 ans ; la première cause d’arrêt de travail, la première cause de maladies d’origine professionnelle…
Certains facteurs, bien connus, peuvent favoriser la survenue d’une lombalgie comme le port répété de charges, des mouvements fréquents en torsion du tronc ou encore des vibrations telles qu’on peut les rencontrer sur les engins de chantier par exemple…La station assise prolongée est également un facteur favorisant.
Contrairement à ce qui a longtemps été préconisé par le corps médical, pour lequel le repos au lit constituait le traitement de première intention, on sait, maintenant, que la meilleure solution pour éviter l’installation d’une évolution vers la chronicité, repose sur la poursuite de l’activité au quotidien, le repos au lit ne devant pas excéder un jour ou deux, selon les recommandations habituelles. En effet, des études de cohortes ont montré qu’en cas d’accès douloureux aigu, la préconisation du repos favorisait l’évolution vers la chronicité. Car sous l’effet du repos, le dos se désadapte, ce qui signifie que le dos perd progressivement ses capacités à répondre aux contraintes de la vie quotidienne. Cette désadaptation se traduit par la pérennisation voire l’aggravation de la douleur qui va s’accompagner d’une véritable «phobie du mouvement» pouvant conduire, dans les cas extrêmes, par le mécanisme d’un cercle vicieux bien connu des comportementalistes, à un déconditionnement important et parfois à une dépression, voire à une désocialisation de l’individu et à une perte des repères.
Pour prévenir cette évolution, il importe de dédramatiser la notion de mal au dos. Si le repos strict est à proscrire en cas d’épisode aigu, ou tout au moins à réduire au minimum, il convient d’encourager la poursuite d’une activité la plus normale possible, dans la limite du supportable.
La prévention de la lombalgie repose, avant tout, sur la pratique d’une activité physique comme le vélo, la marche à pied, la natation,…
Cette pratique physique permet, en effet, d’entretenir la musculature du dos et la condition physique, tout en procurant une sensation de bien-être lié à l’effort musculaire. L’important est de privilégier l’activité qui convient le mieux à son dos. Il est également utile de mettre à profit quelques conseils d’hygiène du dos comme le fait de porter les objets lourds près du corps et de fléchir les genoux pour les ramasser ou encore le fait de contrôler sa posture, en évitant le dos rond, avachi, lors de la position assise.
La multiplication des examens complémentaires est souvent injustifiée en matière de mal au dos et la découverte d’une protrusion discale, voire d’une hernie ne doit pas forcément inquiéter. Le discours médical a trop tendance à dramatiser et cela à un impact négatif sur la douleur et contribue à la chroniciser. Il faut savoir que les hernies discales peuvent se rencontrer dans 25 à 30% des cas en l’absence de mal au dos et la discopathie qui correspond à un phénomène d’usure naturelle est encore plus fréquente et n’est pas synonyme de mal au dos.
Le traitement de la lombalgie commune est rarement chirurgical mais doit relever avant tout d’une prise en charge conservatrice où la rééducation doit jouer un rôle de premier ordre. Lorsque la lombalgie s’accompagne d’un retentissement professionnel important avec un arrêt de travail qui perdure peut se discuter une prise en charge rééducative intensive, pluridisciplinaire en centre.
Renforcement musculaire du rachis en centre de rééducation, chez un patient lombalgique chronique