On estime que 80% de la population aura à souffrir de lombalgie au cours de sa vie.
La lombalgie constitue la première cause d’accident de travail et la première cause de maladie professionnelle.
De nombreux facteurs ont été mis en évidence, parmi lesquels, sur le plan professionnel, les postures contraignantes et le fait de se pencher souvent, de porter des charges lourdes, d’être soumis à des vibrations. Mais aussi la station assise prolongée…
Certains facteurs psychologiques comme la dépression, l’anxiété sont également reconnus comme des facteurs de risque. De même que, sur le plan psycho-social, le fait d’effectuer un travail monotone et de n’avoir qu’un faible niveau de satisfaction dans son travail.
Quelle prise en charge
Lorsque la lombalgie chronique s’associe à un affaiblissement musculaire marqué, à une perte de l’endurance à l’effort ainsi qu’à des conséquences psychologiques et socio-professionnelles importantes, la prise en charge repose sur la mise en œuvre d’un programme dit de « reconditionnement musculaire » et de réentraînement à l’effort avec une dimension cognitivo-comportementale. Ce type de prise en charge a fait la preuve de son efficacité, puisque, le taux de reprise du travail, après des arrêts de travail prolongés de 1 an ou plus, varie entre 70 et 90% selon les pays. Il s’agit d’une rééducation multidisciplinaire intensive, en hospitalisation complète, représentant plus d’une centaine d’heures d’activité physique sur 4 semaines.
Les patients bénéficient, par ailleurs, d’une éducation à la prophylaxie rachidienne (voir ci-dessous)
L’objectif premier de ce type de prise en charge vise, habituellement, à permettre une reprise du travail.
Parcours du patient
L’intégration d’un programme dit de « reconditionnement » requiert, au préalable, une consultation médicale à la clinique de Médecine Physique de Marienia afin d’en évaluer l’indication.
Lorsque l’indication d’un tel programme en centre est retenue, il peut être nécessaire de réaliser une évaluation multidisciplinaire sur une journée afin de confirmer la réalité du déconditionnement et d’évaluer le retentissement psycho-social et professionnel de la lombalgie. Les hommes de plus de 40 ans et les femmes de plus de 50 ans doivent par ailleurs faire l’objet d’une épreuve d’effort par un cardiologue afin d‘éliminer tout risque cardio-vasculaire.
Les patients peuvent être adressés par leur médecin de famille ou par un correspondant spécialiste. Une fois l’indication retenue, le délai d’admission en centre dépend des listes d’attente et des places disponibles.
Les modalités du séjour
Le programme de reconditionnement du rachis s’effectue par groupe de 6 personnes dans le cadre d’une hospitalisation de 4 semaines avec des permissions le week-end autorisées du samedi midi au dimanche soir.
Le suivi des patients
La prise en charge en Centre est multi-disciplinaire et fait intervenir, une équipe constituée d’un médecin, d’un kinésithérapeute, d’un ergothérapeute, d’un préparateur physique adapté, d’une nutritionniste. Les patients peuvent également bénéficier d’un soutien psychologique et, si leur situation socio-professionnelle le nécessite, d’une aide de l’assistante sociale.
Tout au long de leur prise en charge, les patients font l’objet d’évaluations itératives multi-dimenssionnelles, notamment physiques, fonctionnelles… afin d’objectiver la réalité des progrès obtenus. Chaque semaine ceux-ci sont discutés en réunion d’équipe.
Les résultats
Nos résultats sont conformes aux données de la littérature concernant l’efficacité des programmes de rééducation multidisciplinaire sur la lombalgie chronique. Une étude rétrospective portant sur 47 patients inclus dans le programme a permis d’objectiver une amélioration moyenne de la douleur, hautement significative, de près de 3 points sur l’échelle de la douleur de 0 à 10. Les scores d’incapacité fonctionnelles de Québec et d’Oswestry se sont également améliorés de façon très significative, tout comme les paramètres physiques d’endurance musculaire et de souplesse.
A 18 mois de la rééducation le pourcentage de patient en activité professionnelle est de 70% alors qu’il n’était que de 23% au moment de l’inclusion.